dimanche 25 août 2013

C'EST LA PREMIERE FOIS QUE JE METS UNE PHOTO DE MOI SUR CE BLOG. JUSTE POUR L'OCCASION DE TRINQUER ENSEMBLE EN SE REGARDANT DANS LES YEUX.




Viens. Viens avec moi mon île,
Aujourd’hui c’est le temps des plaisirs. Saisir le monde jusqu’au bout du monde. Saisir les gestes et les envols. Saisir les nœuds, les pistes et les courbes infinies qui voyagent en dedans, au dehors, et téléportent l’esprit vers l’autre esprit endormi qui se réveille. Saisir la vibration des âmes à la surface de la planète et l’harmoniser comme on accorde une guitare. Saisir le verre plein de sucre et de saveur, de sourire et de rire, de menthe et de citron, de rhum et de promesses. Saisir l’instant, le projeter vers le ciel comme un toast déchainé, le laisser dériver, surfer, sur la crête des vagues bleues, du blues, du jazz, des orchestres et des symphonies, flotter bouteille à la mer, emporter les messages, les lettres d’espoir, lettres des naufragés, lettres d’amour, lettres définitives, lettres ouvertes, cartes postales désespérées, photos intérieures où se devinent les secrets. Saisir. Saisir l’espace, laisser le doigt de la douceur s’insérer dans les lacets, saisir à nouveau le temps, grimper dessus, enfourcher l’encolure, agripper la crinière et rugir en galopant dans les prairies d’algues vertes. Saisir la tortue par ses nageoires et chevaucher l’espace. Saisir le point de rencontre et l’arrondir entre ses mains comme un vase précieux, pour y loger la perle, la pierre brillante, le doux coquillage, l’infiniment petite nacre blanche, vernie comme un miroir. Saisir. Saisir la couleur du corail, qui tranche dans la chair pour en tirer la goutte rouge du sang. Saisir la vie.


Saisir les instruments de cuisine et goûter les premiers parfums des sauces et calamars, tourner quelques heures et saisir du bout du doigt le parfum du plat fini. Saisir les heures, les minutes, les secondes et parler, parler, parler de l'esprit, de son éternité, de la physique quantique, des multivers, de l'énergie, de nous.

Légende de l'île.

"Pendant que je dormais un petit margouillat, petit geko de l'île, est venu jusqu'à moi. A mon heure habituelle, vers 4H du matin, je me suis réveillé brusquement. Il me regardait en souriant. Un message entre ses dents. Il a lâché la feuille de cocotier et m'a chuchoté quelques mots qui parlaient de bonheur, de secret, de merveilleux. Je suis retombé dans le sommeil, un sourire grandiose sur la bouche. Je lui disais me rendormant: qui t'a appris le secret pour me rendre heureux ... comme Il est resté longtemps, attendant la réponse. J'ai ouvert un oeil, je lui ai dit:
"J'ai rêvé d'un champ, une prairie de jeunes parachutes lumineux, qui partaient vers la passe de la baie. Elles fuyaient les hommes. Cette méduse en Nouvelle-Calédonie est immortelle. Toutes, elles tentent d'échapper à la voracité des hommes qui cherchent à s'approprier leurs qualités en les mangeant. L'homme qui cherche l'éternelle jeunesse et ne connait rien à la beauté de l'esprit. L'une d'entre elles s'est approchée. Elle était belle, tellement belle. Elle souriait et me parlait du voyage qu'elle entreprenait de faire. Vas, vas, tu sais où tu vas, je viens avec toi. Nous sommes partis vers le bonheur éternel, le margouillat, la méduse et moi."


A toi à qui je parle, à toi à qui j'écris,
je lève mon verre et souris
A demain