mercredi 14 août 2013

"SOUS LES PALETUVIERS? OH VOUS EN AVEZ DE CES MOTS" (film "Toi c'est moi" 1936)

Le palétuvier, l'arbre de la mangrove, ses racines plantées dans le sable et la vase du fond de mer. Le palétuvier avec ses graines flèches qui s'éparpillent, vissées autour de lui et reproduisent d'autres palétuviers. Lui qui a construit des îles en retenant le sable entre ses racines. Quand on entend la chanson de ce film et qu'on est dans la mangrove on a du mal à imaginer les amoureux s'allongeant sous les palétuviers pour y faire l'amour. Et pourtant...
LA MANGROVE
 C'est une chanson comme Pauline Carton en chantait en 1936. Un duo, qui fait abstraction de la réalité des palétuviers et ne joue que sur les syllabes, les mots, le rythme "fanfaronnade" de la musique et de l'orchestration. Qu'y a-t-il à voir entre la mangrove, celle que j'ai sous les yeux et ce film, comédie qu'on regarde aujourd'hui comme une caricature de la comédie musicale?

Les français ont bien tenté d'imposer ce genre en France, mais le public y est indifférent.

 Malgré tout, depuis que Conduite crée, la musique joue un rôle important dans le texte scénographique que j'écris. Et depuis le début quelque chose s'est développé que j'ai capturé cette année.
 "Le petit Nuage de Magellan" en est une création révélatrice. Mais bientôt un nouveau projet viendra éclipser toutes ces années.

Ici le temps m'accompagne et les jours cherchent leur place. Bientôt l'île des Pins. Bientôt sur le pont pour "Le clan des pêcheurs". Bientôt les coups de fil pour revoir les institutions. Bientôt le recalage d'une réalisation. Mais aujourd'hui je sais comment m'y prendre. Et ça se fera.

Avec mes amis les conversations ont repris leur cours, là où nous les avions coupées il y a un an. Aude compose toujours autant et progresse de jour en jour. Les amis passent et les verres se vident.
Entre l'immense fatigue qui s'abat sur moi, le décalage horaire, le rythme des jours et des nuits, 6h-18h, (la nuit antillaise!) et  la douceur de l'amitié, je passe mes premiers jours à "tomber" dans le sommeil sans rien changer à ma position, je dors debout, assis, moitié couché, moitié allongé, en lisant, en mangeant, en buvant, je m'endors soudain. Quelques minutes et je me réveille, et je repars.




Un nouveau projet oui, parce qu'une autre inspiration. Avec la forme exceptionnelle de la saison que je viens de vivre, je commence à aligner sur le papier l'ordre d'un avenir tout proche. Une nouvelle vie commence. Tout a changé, du chapiteau aux relations humaines avec les partenaires, de la conception de l'équipe à sa photo à venir. De mon inspiration à ma maison perdue qui attend la prochaine et comme une âme vacante cherche où se poser et trouve un port, un abri, une terre, un océan de douceur dans lequel je me laisse noyer.

Oui tout a changé. Une nouvelle preuve de l'infatigable renouvellement de la vie, de ses surprises, de ses risques et de sa liberté. Tout ça n'arrive pas tout seul. Il faut s'y engager totalement, s'y frotter entièrement, en avaler le meilleur comme le pire, les blessures et l'effort comme la paix d'une douce réponse. Une renaissance. Est-ce que tu le vois toi qui lis? Est-ce que ce sont des traces qui se remarquent. Toi à qui je parle?

Oui, comme l'oiseau bleu, certains les voient; d'autres non. Et le bateau va passer, filant dans le vent de ce renouveau. Qui le prendra?

A toi à qui je parle, à toi à qui j'écris,

A demain.