dimanche 22 septembre 2013

KANUMERA MON AMOUR






KANUMERA

Mon berceau de corail, mon huile de sang, ma vie, ma couleur de nuage, ma fleur, ma guitare, ma merveilleuse, Kunuera, ma voix, mes poèmes dans les cheveux, mon petit animal en fuite,


 
KUNUERA où es-tu ?


Quelquefois tout est dans le fleuve qui s’écoule, et parfois tout est labeur. Quelquefois le théâtre avance d’un pied, de l’autre, quelquefois il se plombe, ne bouge plus. Tout est labeur alors. Travail d’acteur. Il y a de la poésie même dans la direction d’acteur.
Sous mes yeux, les esprits se dispersent, les regards s’obscurcissent, tout a besoin de lumière. Je vois les pensées de chacun quitter le plateau, pleurer dans le désert sans savoir où aller. Je vois les barrières transparentes s’immiscer entre nous, je vois les acteurs malmener leurs personnages, les secouer, les rendre responsables de leur douleur. Il faut poser des mains délicates sur la dispute et panser les sanglots. Tout ira mieux demain. Jouer ! Jouer bien sûr. Mais jouer quoi ? Être qui ? Où ?

"Kanumera mon amour, où es-tu ? 

Dire le gonflement des parfums qui t’imprègnent et me gagnent, ne peut suffire à m’en sevrer. A peine effleurée du bout du souffle la plage de soie de ta peau et te voilà partie. Je pleure tout seul dans le gouffre du vide qui se dresse devant moi. Je ferme la porte pour cacher le tableau. Et je redresse à nouveau le tien. Ton paysage Kunuera. Je repeins ton visage, je recoiffe ta révolte, je redessine ta liberté. Lève-toi. Plante-toi comme un animal fait de sa brousse et de ses océans. Comme une lionne dans l’herbe haute, et lève ton regard de femme libre. Paisible et sûre de toi, plisse tes yeux et parle nous de ce qui fait ta liberté. Chante nous la course, muscles bandés, quand il faut convaincre les montagnes. Crie nous les batailles, griffes sanglantes, quand il faut tuer tes démons. Fais rugir l’orchestre dans la symphonie de la lutte contre les peurs qui t’envahissent. Ecris nous le poème de tes voyages dans les vagues déferlantes, monstres de masses d'eau et de sel. Et reviens apaisée et lente, calme et douce, t’allonger sur le sable de corail. Quelquefois il fait froid et la guerre est violente. Quelquefois les marées se succèdent dans la paix. En haut, les étoiles mènent la danse. Ma merveilleuse, les nuits sont lumineuses. Les larmes envahissent mes paupières quand je te vois venir avec tes attentions de gamine amoureuse, ma plage, ma tortue, ma lionne."

A toi à qui je parle, à toi à qui j'écris,

A demain