mercredi 26 février 2014

ENTRER DANS LA LUNE, PLUS QUE TOUT, MA LUNE...




Mon île, impossible de ne pas ouvrir les yeux sur toi. Regarde. Le jour se lève, 26 février, et déjà la machine-théâtre est en marche. Impossible de ne pas imaginer, sentir, voir, tes propres yeux, toi si loin de moi, toi les pieds sur ton monde, toi, qui t'éveille et dont je ne peux caresser la paupière alors que le jour qui se lève abonde de soleil, et déjà, oui la machine-théâtre est en marche. Me voilà sur les feuilles de ma cour, sous les arbres de mon jardin, et toi sur mon épaule, comme j'en ai tant rêvé. Nous entrons en répétition comme on entre au couvent, volontaires et tremblants, dociles et joyeux, désarmés, les ceintures au vestiaire, nous entrons dans le monde de Pacamambo. Déjà nous ne sommes plus dans le monde de l'auteur. Mais dans celui des acteurs.Que sommes-nous venus faire ici aujourd'hui? 


. Oui Kanumera doit être la première image. C'est elle qui me guide mon île vers toi sans cesse. Tout ceci n'est ni un jeu, ni de la poésie, ni de la littérature. Que ceux qui lisent ces cheminements intimes ne se trompent pas. Tout est relié à ce point dans le ciel qui est caché par la lune. Et la lune est présente dans Pacamambo. Aujourd'hui elle est là parce que c'est elle qui cache ma galaxie. Elle vient quand elle monte et elle vient quand elle descend. Il existe une histoire de la lune. La mienne est plus simple et plus courte. Elle a pris racine dans mon ventre et se joue de moi à mes dépens. Elle m'embarque et me secoue comme un petit bouchon sur une mer démontée. Un bateau ivre "Rimbaud". Un rien, fétu de paille ou goutte d'eau perdue dans les milliards de milliards de molécules de l'océan. Un rien, qu'elle me rappelle à chaque seconde. Alors, oui, bien entendu ma lune, je ne suis rien et je vais ouvrir les yeux sur ce qui m'attend. Et ce qui m'attend ne vient pas de nulle part. C'est moi qui le convoque. Et là, voici les acteurs, je vais leur parler.

Mes racines seraient donc enfouies dans le sable de corail? Les milliards de confettis qui composent mon cerveau se seraient reconnus et recollés sur toi mon île? Oui. 

Je ferme la porte de la maison de Villerouge, la maison du bonheur, un peu de l'eau de l'océan pacifique passe sous la porte pour écouter ce que je ne vais pas écrire. Je vais parler aux acteurs. Ce que nous faisons de nous chaque jour ne doit jamais être comme un autre jour. Hier était hier, demain est demain. Aujourd'hui, chut... Le secret du théâtre restera ... Sinon, que resterait-il du monde de l'humain, de la conscience, si tout était révélé en un seul bloc? Une explosion, oui, il ne resterait que des cendres. 

Viens, mon île, toi tu peux entrer dans la maison du bonheur, tu es déjà venue jusqu'ici bien souvent, très souvent, peut-être habites-tu ici? Oui? Oh oui, oui...

A demain.