vendredi 14 mars 2014

HORIZON THEATRE LOINTAIN PRINTEMPS


Devant la mer
Devant l'océan
Devant le plateau
Devant le chapiteau
Devant ma caravane
Devant ma route
Devant ma merveilleuse
Devant ma lumineuse
Devant ma magnifique

Je pars
Tout entier
Je pars
Tout mon être
Je pars
Et je vois

Je vois que partout et à tout moment quelque chose d'inattendu peut se produire



Une tête roule sur le plateau
Le gamin la prend sur son épaule
Et comme dirait Sam Shepard "l'homme à deux têtes avance vers l'avenir"

Quelque chose d'inattendu peut se produire à tout moment
Je pars
Tout mon corps s'est envolé
Comme ce gamin qui marche sur la fine courbe entre la mer et le sable, entre le lointain du théâtre et le cyclo du ciel, entre le ciel et les cintres, entre le grill et la lumière,
Je pars,
La moitié de mon corps reste devant
L'autre moitié s'est envolée de l'autre côté.

Devant je me vois rentrer chez moi, et tu sais où ça se trouve mon chez moi. Toi à qui je parle, toi à qui j'écris, tu sais où se trouve ma maison, et quand je la cherche, quand je la perds, le poignard n'est plus un accessoire, mais un véritable couteau. La rage s'estompe et le dessin s'adoucit. Passer par là pour pouvoir aller plus loin. Facile. Facile à dire. Les secondes cruelles tombent comme les lames aiguisées des rasoirs qui guillotinent le possible, l'avenir et l'incontournable. Et si c'était le rêve qui était la réalité? Et si c'était l'impossible qui était justement le réel? Et si c'était le terrible qui était la vraie douceur?

Devant le théâtre
Devant la mer
Devant l'océan
Devant le soleil
Devant l'insolence du printemps qui camisole mon élan
Devant le théâtre, le lointain brille, le projecteur allume l'espoir

Devant le tableau germe le prochain 
Devant le théâtre nait le prochain théâtre
C'est ce qui fait l'existence
C'est ce qui fait respirer
C'est ce qui fait l'itinérance
C'est ce qui fait repartir
Partir et repartir
"partir où personne ne part"