vendredi 22 août 2014

RIEN N'ARRÊTERA MA BALADE, MON ÎLE, TOUS TES TOURS ET TES CONTOURS...





CLAN PÊCHEUR

Extrait... les interdits, les tabous...


Les yeux nous y conduisent sur l'île. Du bateau, de l'avion, le regard dessine les ombres et les lumières, l'esprit cherche où se poser.

Poser le pied, le poids brutal de tout le corps?

Ou l'effleurer d'abord du bout de la peau d'un doigt, laisser respirer la rencontre, ne rien appuyer, tenter de lire les messages que nous lance cette proximité, cette intimité. Déjà pénétrer l'aura de cette vie inconnue, les myriades d'étincelles qui cuisinent les parfums, les jardins, les sirops, les enveloppes douces.

Poser alors lentement les jambes juste tout à côté, pour la laisser te renifler, te humer, t'aspirer, t'éprouver de sa douce alchimie, la laisser t'imbiber de ses alcools colorés qui trahiront de toi la présence ennemie ou la pacifique intelligence.

Ils sont nombreux ses habitants.
Oui ils sont nombreux.
Oui il faut savoir lire leurs lettres quotidiennes.Oh toi mon île, il faut connaitre tes coutumes.




Il y a le respect, des lieux, des traditions, des évènements, les interdits, les tabous. Impossible de ne pas en tenir compte sans blesser les familles, sans pénétrer outrageusement sur leurs terres, sans les heurter, sans les provoquer. Tout ici a une histoire, comme quand tu ouvres la porte de ta maison à un inconnu, auquel tu te livres entièrement, auquel tu dévoiles ton jardin secret, celui que tu invites à partager tes richesses. Débarquer sur l'île des Pins, c'est ça. Partout tu es chez quelqu'un. C'est ainsi, et l'île a sa propre loi, faite de ces coutumes que tu dois apprendre.


"SIMON: Il faut te préparer bien longtemps avant. Construire ta pirogue, trouver l'arbre qu'il faut couper. Demander l'autorisation, tu suis le bon chemin, sinon ta pirogue elle pourrit. J'en ai vu. De mes yeux. Celui qui n'a pas respecté le chemin, sa pirogue elle s'est fait bouffer par les insectes."

Tout à l'heure, demain, là, toi femme d'exception, femme libre qui brûle tes démons, toi mon île, que les vagues lèchent amoureusement jour et nuit, fruit sacré, merveille des merveilles, tout à l'heure, un éblouissement tout au-dessus de la houle. Tout à l'heure, je t'écouterai...