samedi 15 août 2015

TROIS COEURS QUI BATTENT...

Alors voilà. Entre ce bungalow et la plage, il y a ... toute une famille qui fait la fête. Un baptême et la sono à fond toute la nuit, les grillades et la bière qui coule à flot. A 8h ce matin les touristes de Nataïwatch ont la haine, ça se voit dans leurs yeux. Trop drôle. Et le personnel qui s'inquiète: "Pas trop dur pour dormir avec la musique?". "Non ça va." Mais les enfants ont hurlé la nuit à cause du bruit des basses profondes des chants dans la sono. Oui c'est la vie quoi.


Et à 8h il ne reste que les irréductibles, quelques vieux qui titubent, quelques jeunes autour d'une voiture, les enfants qui se cachent derrière une touffe de palmiers pour épier les adultes dans toute leur splendeur. Et sur Kanumera les ados ont fait un feu et dorment par intermittence.

Comme partout dans le monde non? Tout le monde se regarde en chiens de faïence et pense: "Alors quoi, je suis chez moi, je fais ce que je veux". "Franchement pour un séjour sur l'île des pins, ils font chier les kanaks!"

La pensée profonde du Blanc est plus forte que lui!

Bref... ça me fait rire. Je n'ai pas pris de photo. Juste envie de la décrire comme ça. En pensant à tous ces gens partout qui tentent de vivre un peu, de s'amuser, comme si c'était la seule façon de prouver qu'ils ont réussi, qu'ils sont heureux.

Je reviens tout à l'heure, mais avant il faut que je te décrive le second tableau.

Il y a un fond de ciel bien chargé, et une pluie fine tombe, légère, douce, à peine mouillée. Dans le cadre côté jardin une main sort ou entre dans la pluie. Côté cour un pied nu arrive. Entre les deux l'espace est brillant. Sur le sol un coeur bat. Il cache un autre coeur qui bat lui aussi. Et qui lui aussi cache un autre coeur. Ils sont trois à battre à l'unisson. C'est tout. Je veux dire que tout est là. Dans chacun d'eux il y a le sourire, la fièvre, l'émotion, l'avenir et le sang, la douceur et la beauté, l'imaginaire et le réel, les cheveux et la peau. 

Comme tu te souviens de cette pieuvre...
La même chose, là, dans un tableau.
Le tableau porte un nom écrit: deux coeurs pour faire vivre et le troisième qui les éclaire.

C'est une belle impro.

C'est dimanche et les autres sont partis à la messe. Nico m'a serré la main, et Guillaume a emporté les touristes vers la pirogue qui les mènera à la piscine naturelle d'Oro.

Et après on boira l'apéro. Toi, tu vas te coucher. Bonne nuit, petit alphabet...